12/11/2025

Quel budget prévoir pour une campagne publicitaire quand on est avocat ?

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Lancer une campagne publicitaire peut sembler séduisant quand on débute comme avocat : c’est un moyen rapide de gagner en visibilité, de se faire connaître et de trouver ses premiers clients. Mais combien faut-il vraiment investir ? Entre les contraintes déontologiques, les outils numériques et les réalités budgétaires d’un jeune cabinet, la question mérite d’être posée avec pragmatisme.

La publicité pour les avocats : un cadre à bien comprendre

Une communication autorisée mais encadrée

Depuis la réforme de 2014 et les mises à jour successives du Règlement Intérieur National (RIN), les avocats peuvent communiquer de manière plus libre, tant que le message reste informatif, digne et véridique. Concrètement, cela signifie que la publicité est autorisée, mais doit éviter toute forme de comparaison, de promesse de résultat ou d’incitation excessive : vous pouvez promouvoir votre cabinet, mais dans le respect de la déontologie.

Ce que permet réellement une campagne publicitaire

Une campagne publicitaire, pour un avocat, peut prendre plusieurs formes :

  • Une campagne Google Ads (liens sponsorisés) pour apparaître dans les recherches locales,
  • Des publications sponsorisées sur LinkedIn ou Facebook,
  • Des campagnes de visibilité locale (affichage digital, annuaires professionnels, sites juridiques).

Ces outils ne remplacent pas une stratégie de communication globale, mais ils peuvent être de bons accélérateurs de notoriété.

Définir ses objectifs avant de parler budget

Tout dépend de ce que vous cherchez à obtenir

Avant même de chiffrer quoi que ce soit, il faut répondre à une question simple : quel est votre objectif ?
Souhaitez-vous :

  • Vous faire connaître dans votre ville ?
  • Générer des prises de rendez-vous en ligne ?
  • Développer une spécialité précise (ex. droit de la famille, droit du travail) ?

Chaque objectif implique une stratégie et donc un budget différent. Une campagne de notoriété (faire connaître votre nom) coûtera moins cher qu’une campagne de conversion (obtenir des clients via Google Ads). L’idée n’est pas de dépenser beaucoup, mais de dépenser intelligemment, en ciblant le bon public au bon moment.

Les principaux canaux publicitaires accessibles aux jeunes avocats

Google Ads : visibilité rapide, budget flexible

Google Ads est souvent le premier réflexe des jeunes cabinets. Vous choisissez des mots-clés (“avocat Paris droit du travail”) et payez à chaque clic.
L’avantage : le budget est entièrement maîtrisable, à partir de 5 à 10 € par jour. En pratique, un budget mensuel de 150 à 300 € peut déjà générer des visites ciblées sur votre site, à condition de bien paramétrer les annonces et de limiter la zone géographique.

Attention cependant : mal gérée, une campagne peut vite engloutir de l’argent sans résultat. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’outil, mieux vaut vous faire accompagner ponctuellement pour la mise en place.

Les réseaux sociaux : engagement et proximité

LinkedIn est aujourd’hui le réseau le plus pertinent pour les avocats. Vous pouvez y publier gratuitement du contenu, mais aussi sponsoriser certains posts pour élargir votre visibilité. Le ticket d’entrée est modeste (à partir de 5 € par jour), mais il faut du contenu qualitatif et une cible bien définie.
Sur Facebook ou Instagram, les coûts sont similaires, mais l’audience est plus grand public. C’est donc utile pour les avocats en droit de la famille, du logement ou de la consommation, par exemple.

Une petite campagne de 100 à 200 € bien ciblée peut suffire à tester votre impact.

Les plateformes de visibilité juridique

Des sites comme Justifit, Avocat.fr ou Juritravail proposent des formules d’abonnement ou de mise en avant payante.
C’est une alternative simple à la publicité directe : vous apparaissez dans les résultats de recherche des internautes sans avoir à gérer une campagne technique.

Les tarifs varient de 50 à 200 € par mois, selon la visibilité choisie : c’est un bon compromis pour les jeunes avocats qui veulent être visibles sans se perdre dans les outils marketing.

Combien investir au total ?

Un budget progressif selon la maturité du cabinet

Il n’existe pas de “bon chiffre universel”. Mais on peut estimer que, pour un jeune avocat, un budget de 100 à 300 € par mois est suffisant pour débuter, tester différents canaux et mesurer les retours. À mesure que votre activité se développe, vous pourrez augmenter cette enveloppe, en visant par exemple 5 à 10 % de votre chiffre d’affaires dédié à la communication globale (publicité comprise).

L’essentiel est de commencer petit, mais avec une vraie méthode : testez, analysez, ajustez.

Le retour sur investissement : patience et cohérence

Une campagne publicitaire ne donne pas toujours des résultats immédiats. Elle s’inscrit dans une démarche globale : site clair, fiche Google bien renseignée, contenu régulier. Ce qui compte, ce n’est pas le nombre de clics, mais le nombre de contacts qualifiés obtenus. Avec le temps, ces efforts cumulés finissent par construire une vraie visibilité durable.

Les pièges à éviter

Investir sans stratégie

Le plus grand risque, c’est de “faire de la pub” sans objectif clair ni suivi. Avant chaque campagne, définissez :

  • Votre cible,
  • Votre message,
  • Votre budget maximal,
  • La durée du test.

Négliger la déontologie

Même si la publicité est autorisée, tout message doit rester conforme à la déontologie. Évitez les slogans commerciaux, les superlatifs (“le meilleur”, “le plus rapide”) et privilégiez une approche informative et sobre.

Confier sans contrôler

Si vous faites appel à un prestataire ou à une agence, assurez-vous qu’il connaît les règles applicables aux avocats. Demandez à valider les visuels, les textes et les paramètres avant diffusion.

Et si vous n’avez pas encore créé votre site, n’hésitez pas à le faire gratuitement avec Solency !